✄ Bureau pliant, mélancolie ou nostalgie, grossièreté et vulgarité, oiseaux en Lego, machines à écrire toujours, art invisible... ✄
COUPÉ AU MONTAGE #19
Bonsoir tout le monde.
Cette semaine j’ai l’impression de rentrer d’un long voyage et d’avoir mille choses à vous raconter.
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Avant toute chose, j’en profite pour vous signaler que ça y est, vous pouvez commander mes derniers zines à l’unité, en version PDF ou en papier.

(Le volume 7 parle de faire tenir toute une vie sur une carte et de la circularité de nos expériences, le volume 8 parle de Berlin et de comment je n’y ai pas déménagé, et le dernier vous le connaissez)
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Ce soir Top Chef reprend, et j’ai grand hâte de pouvoir recommencer à traduire mollement des trucs qui m’ennuient tout en écoutant Philippe Echtebest et Hélène Darroze s’extasier sur un chutney de rognons snackés en crépinette de fèves tonka.
Mais Top Chef ne dure pas, et n’occupe qu’un soir de la semaine. Alors s’il y a des producteurs télé dans la salle, ce que j’aimerais vraiment c’est une version française de l’émission britannique Inside the Factory :
(j’ai découvert l’existence de l’émission en lisant cette analyse assez critique publiée par l’excellente newsletter britannique Vittles)
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Signalés par le sémillant @Saint_loup, de magnifiques oiseaux imprimés en encrant le côté plat de briques Lego :


J’avais vu des exemples d’impression au Lego sur reddit il y a quelques temps, mais là c’est un autre niveau.
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Dans ma quête perpétuelle de l’instrument d’écriture ultime, je suis tombé sur quelques idées intéressantes ces derniers temps.
Une petite machine eink toute simple, réalisée en couplant une liseuse 8 pouces (Onyx Boox Nova 3) avec un clavier pour iPad Mini :
[Since people are showing off their rigs, my “e ink laptop/typewriter”]
Ensuite, un “petit ordinateur dans une boîte”, avec un clavier mécanique sexy, et qui synchronise en permanence avec un compte Dropbox :
[I use this for writing and everything auto-syncs to Dropbox. It's just a little computer in a box]
Et enfin ma préférée : une vieille machine à écrire électronique (avec un écran à plusieurs lignes et un système d’exploitation rudimentaire), désossée et transformée en machine Linux :
[Brother LW-35 Typewriter Modernization]
Je trouve qu’avoir un Linux complet et 1Go de RAM c’est déjà trop pour une machine à écrire, mais j’adore le fait que l’écran, le clavier et l’imprimante d’origine aient été conservés.
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J’appelle AliExpressisation du monde le processus de multiplication des gadgets absurdes, manifestement destinés à partir à la benne deux jours après avoir été déballés, et qui semblent tout droit sortis de l’imagination d’un réseau neuronal — par exemple, la machine à mettre des coups de balai dans le plafond (repérée par les amis de climax) :
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Avec un peu de retard, j’ai enfin vu Julie (en 12 chapitres) de mon chouchou Joachim Trier. C’était pas parfait (les scènes qui veulent taper le plus fort tombent parfois à côté, alors que les plus simples sont souvent les plus belles) mais j’étais heureux de trouver une forme de conclusion à sa “trilogie d’Oslo”, après Reprise et Oslo, 31 août.
Si vous l’avez vu ou que ça vous intéresse, je vous recommande vivement cette interview le réalisateur sur le blog de Mubi :
NOTEBOOK: Puisque vous parlez de mélancolie, je me dois de vous demander : est-ce que vous pensez que la mélancolie, c’est plus cool que la nostalgie ?
TRIER: Merci. La mélancolie, c’est le sentiment du temps qui passe, et c’est tout à fait ce dont parle le film. On croit vivre indéfiniment, et à un moment ce n’est plus le cas. Les choix seront faits pour vous si vous ne les faites pas vous-même. Et il faut perdre des choses pour trouver le moyen de s’accepter soi-même. Malheureusement, il faut traverser des trucs pourris avant d’accepter la stabilité. Je crois que c’est ça que Julie doit traverser. C’est une histoire de maturité pour les adultes qui n’ont jamais grandi. Et par certains côtés, même si j’ai la quarantaine, j’en fais encore partie.
[A Stick, a Stone, the End of the Road: Joachim Trier Discusses "The Worst Person in the World"]
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Ma vidéo préférée de la semaine (encore une fois repérée par @Saint_loup) : un sous-marin télécommandé créé à partir de Lego et d’un récipient alimentaire Ikea
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Dans les années 80-90, le Japon produisait quantité d’animes destinés à un public adulte (c’est souvent violent, très sanglant, et parfois pornographique), ce qui posait un problème de markéting lors de leur exportation en Occident — comment exploiter des dessins animés qui n’étaient pas pour les enfants ?
En France, on connaît l’histoire tourmentée de la diffusion télé de Ken le survivant : malgré une censure assez radicale des images les plus dérangeantes, les équipes de doublage n’avaient accepté de travailler sur la série qu’avec une adaptation complètement loufoque, diamétralement opposée au sérieux total de l’original japonais, espérant ainsi protéger l’innocence des jeunes téléspectateurs (ce fut un échec).
Aux États-Unis, où les canaux de diffusion étaient différents, l’OAV Angel Cop a parcouru le chemin exactement inverse :
Lorsque la série est sortie aux États-Unis, le marché principal pour les animés était les cassettes VHS. Les VHS classées R [interdites aux moins de 18 ans] se vendaient généralement beaucoup mieux que celles classées PG [interdites aux moins de 12 ans] ou G [tout public]. Le distributeur américain s’inquiétait du fait qu’il n’y avait pas assez de gore, de nudité et de grossièreté dans la série pour qu’elle soit classée R. Il a donc demandé au responsable du doublage et aux doubleurs d’accentuer la vulgarité du doublage. Le résultat est une variété hilarante de répliques et de termes grossiers (…).
Jugez vous-même :
Le plus étonnant est que quelques gros mots rendent cette série plus “adulte” au yeux du public américain, comme si les innombrables corps criblés de balles, démembrés ou massacrés ne suffisaient pas.
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Et pour les amateurs de doublages scatologiques, mais de bon goût :


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J’adore ce bureau pliant, dont les plans ont été créés (et mis à disposition gratuitement) par le studio japonais NOSIGNER :
J’ai souvenir d’en avoir vu un similaire chez Habitat, en multiplis et avec des angles arrondis. Ca devait être il y a une bonne quinzaine d’années, ça dit quelque chose à quelqu’un ?
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Il y a un peu plus d’un an, je vous parlais de la difficulté invraisemblable d’obtenir un rendez-vous à la préfecture de Bobigny. Ca ne s’arrange pas et ça me rend furieux :


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L’art invisible (Understanding comics) de Scott McCloud est une BD de 1993, qui analyse la BD en tant que médium et a fait beaucoup, aux États-Unis au moins, pour la reconnaissance de la bande dessinée en tant qu’art.
J’avoue que je ne l’ai pas lu depuis la parution de la traduction française, en 1999, et j’ai été un peu surpris de découvrir que le livre de McCloud avait fait depuis l’objet d’un certain nombre de critiques, qui sont résumées dans la vidéo ci-dessous :
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Pour finir, je vous recommande cette émission des Pieds sur terre qui revient sur le parcours militant de Taha Bouhafs :


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Et ce sera tout pour cette fois.
Portez-vous bien, et à bientôt pour de nouvelles aventures.
M.