✄ Effet Vénus, slabtop, orgue à chats, poèmes visuels, et le type le plus heureux du monde ✄
COUPÉ AU MONTAGE #20
Bonsoir tout le monde.
Cette semaine ce sera rapide et aussi léger que possible.
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J’ai récemment découvert “l’effet Vénus”.
Si on décrit ce tableau spontanément, on dira souvent que Vénus se regarde dans un miroir — et c’est d’ailleurs comme ça que le tableau est présenté dans sa première description documentée, en 1651. Mais optiquement, c’est impossible : si nous voyons le visage de Vénus dans le miroir, alors ce qu’elle y voit, elle, c’est le spectateur (du coup pour ma part j’aurais appelé ça l’effet “rétroviseur du chauffeur de bus”, mais c’est vrai que ça sonne moins bien).
Aujourd’hui l’effet Vénus est souvent utilisé au cinéma pour filmer un personnage censé se regarder dans un miroir (et qui y voit, donc, la caméra), mais on en trouve de nombreux autres exemples dans la peinture.
Évidemment je n’en sais rien, mais j’aime à imaginer que Vélasquez a été vexé comme un pou que son tableau soit mal compris par ses contemporains, et que c’est pour ça qu’il a peint Les Ménines, où l’idée de l’effet Vénus est comme démultipliée.
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Je ne peux pas manquer l’occasion qui m’est offerte de vous montrer ce plan séquence hallucinant et apparemment impossible, dans Contact de Robert Zemeckis :
(vous trouverez ici une explication sur la technique employée)
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Suite à l’histoire de l’orgue à cochons de la dernière fois, @temptoetiam me rappelle l’existence (putative) de l’orgue à chats, “un instrument de musique hypothétique constitué d'une série de boîtes dans lesquelles sont enfermés des chats, disposés par ordre de tessiture” :
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Je vous parlais il y a quelques temps de l’idée de prendre sa retraite sur un bateau de croisière, mais j’avoue que je n’avais pas trouvé d’exemple concret. Eh bien voici un petit documentaire de 10 minutes sur Mario Salcedo, un type qui enchaîne les croisières depuis plus de 20 ans. Il en descend le moins possible, même pour les excursions à la journée, parce qu’il préfère rester dans son coin.
C’est sûrement la métaphore de quelque chose mais je préfère pas y penser.
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L’observatoire de la terminologie nerd est fier de vous présenter le “slabtop”, un ordinateur portable monobloc, sur le modèle des vieux TRS-80 Model 100 ou de l’Olivetti M10, et dont le plus fier représentant moderne est sans doute le DevTerm :
Je trouve ces machines charmantes mais je n’en aurais guère l’usage.
Pour l’instant je m’amuse comme un petit fou avec une machine à écrire électronique de 1992, que j’ai dotée d’un lecteur de clé USB pour pouvoir transférer mes textes sur des machines plus modernes — je vous en reparlerai sûrement quand ce sera plus abouti, mais je ne suis plus très loin d’avoir trouvé l’instrument d’écriture que je cherchais, en tout cas.
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Tiens d’ailleurs, voici un livre de poèmes typographiques que j’ai trouvé très beaux :
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Je suis totalement dépité d’avoir laissé passer l’occasion de m’inscrire au Salon Intergalactique du Fanzine & de la Sérigraphie, qui se tiendra à Lyon le 23 avril prochain. Allez-y si vous êtes dans le coin, ça a l’air trop bien.
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À propos de zines : en 2020, j’avais parlé de ma partie de Zelda BotW en tandem avec mon fils. Cette année, on joue à Animal Crossing: New Horizons avec sa petite soeur, et c’est toujours l’occasion de faire papa dans le jeu :
J’aime ouvrir ma boîte à lettres pour lire les messages charmants et maladroits que mon fils ou ma fille m’ont posté la veille, ou bien découvrir les traces de leur dernier passage en voyant les arbres et les potagers qu’ils ont plantés, les trucs qu’ils ont laissé traîner sur la plage ou les fleurs qu’ils ont cueillies et qui n’ont pas encore repoussé. C’est un jeu collaboratif mais asynchrone, dont les autres joueurs sont toujours absents mais jamais oubliés, laissant sur l’île l’ombre de leur présence.
[Kimchi Overdose 10.1 - Vivarium]
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Pour finir : je vous recommande cet article sur la conception du mode multijoueur de Journey, sorti il y a dix ans sur PS3, parce qu’effectivement je ne connais pas d’autre jeu où la coopération avec un inconnu soit à la fois si naturelle et si émouvante — et apparemment ça n’a pas été facile d’y parvenir :
“Malheureusement, dans un monde virtuel, les êtres humains sont de gros bébés”, affirme Chen. (…) “Un bébé ne sait pas ce qui est bien ou mal, tout ce qu’il sait c’est : si je suis dans un nouvel environnement, je vais appuyer sur tous les boutons pour voir ce que ça fait. Les bébés sont très doués pour rechercher le feedback maximal.”
L’équipe a testé beaucoup d’idées pour encourager la compassion. Elle a essayé un système inspiré de Gears of War qui permet d’aider un ami coincé, mais même dans les tests entre développeurs, les joueurs préféraient ne pas aider l’autre personne. “Cela créé beaucoup d’anxiété chez d’autre joueur, et ça le met plus en colère. Et ce feedback offre plus de gratification”, explique Chen.
[10 years later, there is still nothing like Journey’s multiplayer]
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Et ce sera tout pour cette fois. Portez-vous bien, faites de votre mieux. C’est déjà ça.
M.